Problèmes de comportement et anxiété

Votre enfant fait des crises de colère, il s'oppose constamment à votre autorité, il est agressif et provocateur à la maison et/ou à l'école, il est sans cesse agité et nécessite une attention constante de la part des adultes?

C'est par mon travail auprès des familles et suite à de nombreuses interventions auprès des enfants dans les écoles que j'ai constaté que les problématiques comportementales sont, souvent, l'expression d'un fort niveau d'anxiété. Par des agissements de désorganisation, d'opposition et de rébellion, l'enfant exprime ainsi des émotions qu'il n'arrive pas à identifier et encore moins à contrôler.

Bien sûr, les enfants font des crises de colère et s'opposent à l'autorité parce que ça leur apportent des bénéfices, parce qu'ils ont appris que c'est une formule gagnante pour obtenir ce qu'ils veulent. Toutefois, des enfants ou des adolescents qui se placent constamment dans des situations de provocation, d'agressivité envers les autres, qui dérangent sans cesse en classe et qui refusent d'obéir à l'autorité, peuvent vivre ou avoir vécu des événements qui déclenchent un fort niveau d'anxiété: violentes disputes entre les parents, séparation, maladie ou mort d'un proche, épisodes récurrents d'intimidation à l'école, sentiment d'échec et d'imcompétence, etc. Ces bouleversements intérieurs, dont les conséquences sont souvent insoupçonnées par les parents, les enseignants et les éducateurs, peuvent déclencher toutes sortes de réactions, dont des troubles du comportement, puisqu'ils sont la réponse instinctive de l'enfant ou de l'adolescent face à un malaise généralisé.

Mes quelques années d'intervention dans les écoles primaires et secondaires m'ont amené à constater que de très nombreux élèves ont des problèmes de comportement et des troubles d'adaptation parce qu'ils vivent un fort niveau d'anxiété. Pour un enfant ou un adolescent, par exemple, la crainte d'être rejeté par ses pairs génère énormément de stress et ce, jusqu'à influencer ses performances scolaires et altérer son comportement. Les enfants et les adolescents ne parlent pas de leur besoin de « faire partie de la gang », ils ne se confient pas facilement à propos des agressions verbales et physiques qu'ils peuvent subir à l'école jour après jour. Ils associent difficilement leur niveau de stress à leurs peurs et ils ne veulent surtout pas en parler avec un adulte. Certains jeunes vont s'isoler dans leur chambre, ils vont utiliser les jeux vidéo ou les réseaux sociaux de façon obsessive pour y trouver un espace où se procurer des émotions stimulantes, à l'abris des émotions de peur et d'anxiété. D'autres vont exprimer leur mal-être en déclenchant des conflits, en tenant des propos constamment négatifs, en adoptant des comportements d'opposition, d'impulsivité et de violence. 

Devant un jeune qui frappe et qui agresse les autres, il est impératif que les parents et les intervenants prennent le temps d'investiguer toutes les réalités de l'enfant (école-amis-famille et sa perception de ses trois réalités). Le processus peut être long et peut nécessiter l'intervention de professionnels, mais c'est à mon avis la première intervention à mener avant d'en arriver à la médication. De la même façon, un adolescent qui s'isole, qui consomme, qui démontre des comportements d'opposition et de violence, exprime forcément quelque chose qui ne va pas.

Comment peut-on aider ces jeunes?

Observer et être à l'écoute de votre enfant permet de mieux comprendre ce qui l'habite, ce qui provoque des réactions comportementales inhabituelles et inadéquates. De se placer «dans les souliers» de vos enfants et de vos ados permet d'avoir une vision plus objective, d'avoir une perspective qui est orientée sur ses réelles préoccupations.

Osez communiquer avec vos enfants à propos de leurs peurs et de leurs soucis. Amenez, tout doucement, des discussions qui abordent la peur de l'échec, la peur de ne pas être la hauteur, la peur d'être rejeté par ses amis, la peur d'avoir l'air ridicule, la peur d'être trompé par son chum ou sa blonde, la peur de perdre un être cher. Les peurs vécues par les enfants et les adolescents ne sont pas bien différentes de celles vécues par les adultes.

Tous les êtres humains doivent apprendre, un jour ou l'autre, à gérer leur stress et à faire face à l'anxiété. J'encourage donc les parents à outiller leurs enfants afin qu'ils apprennent à reconnaître et à gérer la peur, la tristesse, la déception, la frustration et la colère.

En tant qu'adultes, nous savons combien ces émotions peuvent nous rendre réactifs et parfois même dysfonctionnels. Soyons donc indulgents, soyons à l'écoute et soyons surtout rassurants.

Isabelle

Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer